Il a fallu presque un siècle avant que la psychologie légale ne pénètre véritablement dans le champ judiciaire. Le premier mouvement de la psychologie légale n’a pas généré assez d’impulsion pour la maintenir, selon Ogloff (2000). Il a remarqué quelques prétextes qui expliquent cette condition.
La Grande Dépression et la seconde Guerre Mondiale ont eu sans doute un effet préjudiciable sur la croissance de ce domaine.
L’optimisme et l’esprit d’ouverture concernant l’importance de la science sociale qui marquèrent la pensée de juges ou d’avocats du courant de réalisme légal tels qu’Oliver Wendell Holmes et Roscoe Pound, diminuèrent aussi dans les années 1940.
Pourtant ce mouvement a mené l’implantation de la science sociale y compris celui de la psychologie dans le domaine du droit.
Un des obstacles toutefois vint du champ même de la psychologie. Wilhem Wundt apprit à ses élèves à ne pas concrétiser leurs découvertes produites dans le laboratoire de l’Universität Leipzig (Ogloff, 2000 ; Kapardis, 2003).
Edward Titchener soutint Wundt en déclarant que la psychologie doit rester pure et scientifique. Beaucoup d’élèves de Wundt et de Titchener obéirent ; leur allégeance constitua un obstacle plus ou moins important au développement de la psychologie légale.
Par ailleurs, Canter et Žukauskienė (2008) ont noté que la lenteur du développement de la psychologie légale est aussi affectée par la réticence à accepter les expertises des psychologues dans le domaine judiciaire. Les tribunaux préférèrent les psychiatres aux psychologues en tant que témoin d’expert.
Il paraît que la formation de médecine donnée aux psychiatres les met en meilleure position. Selon Canter & Žukauskienė, en raison de cette formation, les psychiatres sont considérés plus crédibles pour diagnostiquer la condition mentale.
Carson (2003) ajoute que la formation de médecine, en raison de sa durée et de son coût est considérée comme une éducation professionnelle. Elle est entreprise pour devenir praticien. À cet égard il y a une similitude avec l’étude de loi. C’est pour cela que le domaine judiciaire estime plus crédibles les psychiatres.
Merci à Claude F 😘