Plus de 100 femmes meurtres en 2019 en France sous le coup de leur conjoint. L’Etat a estimé nécessaire de faire un grenelle. Trente mesures ont été annoncés dont certaines sont controversés.
Luc Fremiot, l’ex procureur de Douai, ne trouve pas que ce grenelle nécessaire, encore moins la grille d’évaluation ou la plateforme téléphonique. Pour lui, nous disposons déjà un arsenal législatif. Il suffit appliquer la loi qui existe déjà.
D’après lui, ce qui empêche la mise en place de la loi, c’est que l’on est encore dans l’idée que les conflits dans un couple font partie de l’intimité, du secret, d’un sanctuaire. C’est pour cela, ajoute-il, les forces de l’ordre refusent encore une plainte ou que les magistrats n’apportent pas les réponses nécessaires.
Ce qu’il dit Fremiot nous rappelle que les violences conjugales sont indiscutablement un savoir féministe. Du vécu de victimes, les féministes construisent leurs savoirs sur les violences conjugales. Nous avons ignoré que les professionnels qui prennent en charge de ces affaires n’appartenaient pas à ce groupe.
Nous nous demandons comment ils peuvent appliquer la loi dont les idées leur sont étrangères? Nous avons interrogé 12 forces de l’ordre (dont 6 policiers et 6 gendarmes) et 16 magistrats (dont 7 procureurs, 6 juges d’instruction et 3 juge aux affaires familiales).
Suivant le modèle sociogénétique des représentations sociales, leur réponse démontre la transformation du savoir féministe en savoir profane. En effet, les représentations sociales des violences conjugales étaient en train de se produire dans notre société. Cette étude confirme et apporte un éclairage sur la théorie de représentations sociales.
Ester Lianawati, sous la direction de Prof. Jean Luc Viaux
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