Perméabilité des savoirs

Depuis toujours on sépare le savoir expert et profane, en considérant que  le savoir expert est supérieur. Il est plus prestigieux et respectueux de rédiger un article scientifique qu’un ouvrage de vulgarisation. Celui-ci est considéré comme une sorte de dévalorisation ou déformation du savoir scientifique. 

Pourtant, les croyances, les mythes et tout ce qui appartient au savoir dit profane, existent et persistent. Concrets, accessibles à tous, partagés par tout un chacun, ils circulent dans la vie de tous les jours.  

Ce que l’on ignore de ces savoirs “inférieurs”, c’est qu’ils  sont en effet plus puissants que l’on croit. Ils affectent la réception d’une nouvelle idée y compris celle de la science, de la recherche académique, du savoir expert. 

On absorbe toujours une nouvelle idée en faisant référence aux images ancrées. Le savoir profane apportera certainement des changements au savoir expert. Le savoir expert ne sera pas donc jamais absorbé tel qu’il est, il sera toujours transformé. 

C’est l’idée principale de la genèse d’une représentation sociale de Serge Moscovici. Il n’est plus un savoir expert, il est la représentation sociale de celui-ci, déclare-t-il. 

Cette nouvelle idée déjà transformée en savoir profane, nommé par Moscovici “représentation sociale” sera assimilée dans notre répertoire des représentations existantes. Elle attend son tour pour être utilisée comme référence pour accueillir une nouvelle information dans la société.

Les représentations sociales montrent qu’en effet les deux savoirs ne sont pas deux entités distinctes. Moscovici nous préconise de les voir dans leur continuité. Parce qu’en effet, les deux sont perméables. 

Vous pouvez télécharger ici REPRESENTATIONS SOCIALES-UNE INTRODUCTION

Revu par Justinien Renauld.

La pluie, par Claude Monet (1886)