Blessée par la « nature » des hommes

Ils furent là, toujours débuts, avec deux petites amourettes, contentes de trouver un tourniquet 

Elle le regarda, heureuse, avec gratitude 

“Dieu merci, mon mari est formidable”

 

Ses yeux balayèrent le parc

Fixés sur un sourire charmant

Déchirera toute la vie une féminité de l’Autre

 

Il fut assis, pas trop proche, pas trop loin, pas trop direct

Le sourire le suivit, trop séduisant

Il la regarda

Troublant, il ne fut pas capable à résister

Trop belle, il oublia sa bien aimée

Assise à côté de lui, le regarda la reluquer

Blessée par les étoiles qu’elle croyait naïvement n’étaient destinées qu’à elle seule

O la pauvre petite dame  

 

 

Non, ce n’était pas la première fois,

Il s’agissait d’un acte réitéré, 

Toutes les images revinrent

Cette fois-ci fut trop humiliante

Elle n’osa même pas voir la Vénus devant 

 

Elle n’eut pas de cheveux blonds, les siens furent peut-être moitiés blancs

Elle ne fut pas aussi grande, elle ne se vit plus mignonne 

Sa peau joliment doré comme un or,

Autrefois il l’adorait énormément qu’elle ait cru belle et sensuelle

Aujourd’hui elle a compris que la peau blanche demeura sa préférence 

 

 

Lui, qui aborda le féminisme sur la méchante société qui rédige les diktats de la beauté 

Qui compare cruellement les filles selon l’idéalisation patriarcale

Qui baisse et rabaisse leur estime de soi en ne pas remplissant les exigences 

Il fut émerveillé par une autre, encore une autre et enfin cette autre 

Elle se sent comme une idiote désespérée et impuissante devant tel hypocrisie

 

 

Ils ne furent pas de jeunes mariés, Monsieur et Madame?

Le désir s’affaiblit au bout d’un an dans la prison d’obligations

Pourtant elle se maquilla et porta la mini jupe 

Elle se regarda dans le miroir, se fit belle et se refit belle, jour après jour*

Elle croyait remplir la trinité vierge, mère et pute**

Il admira toujours ailleurs en disant que c’était la nature des hommes

Or, les femmes peuvent le faire si elles veulent, il n’y a pas de sexe pour admirer la beauté du monde

 

Puis vous parlez de la jalousie maladive et vous leur proposez d’aller voir les psy d’hommes

Non, Messieurs, Mesdames ne sont pas malades***

Vous manquez du respect et de l’empathie, vous vous défendez en vous servant de l’essentialisme

Vous verrez quand elle désirera Apollon, restez assis Monsieur, à côté d’elle, bougez-pas, regardez les yeux de la femme qui jouit mais cette jouissance n’est plus le votre

 

Embrasse moi, mon amour, embrasse moi plus souvent, plus passionnant que jamais, pour effacer l’image douloureuse.. 

 

PS : 

*Elle se regarda dans le miroir, se fit belle et se refit belle, jour après jour (Camille Froidevaux-Metterie, p. 112, « La beauté féminine, un projet de coïncidence à soi», Le Philosophoire, vol. 38, No. 2, 2012, p. 119-130). 

**La trinité vierge, mère et pute (Gazalé, Olivia. Le mythe de la virilité. Paris : Robert Laffont, 2017). 

***Mesdames ne sont pas malades. Certains comportements des femmes ont été toujours considérés comme de névroses, de l’hystérie, etc., Les femmes sont faibles mentalement, déclare Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, dont la théorie demeure l’une de théories fondamentales en psychologie. La perspective de la psychologie féministe d’Alfred Adler, Karen Horney et Clara Thompson permet de comprendre la condition mentale des femmes différemment : leur « maladie » résulte d’une frustration dûe à la société patriarcale. Ce ne sont pas les femmes qui sont malades, mais c’est la société. 

Illustration : Derrière la jalousie, de  Berthe Morisot

Texte revu par J. Renauld

8 réponses à “Blessée par la « nature » des hommes”

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